Il semblerait que « les fantômes » que mon père dessinait, ne vivaient pas seulement sur les murs mais ils y laissaient aussi leurs messages écrits.
Des signes dont l’alphabet était inconnu. Des messages sans traduction, des cris sans bruits. Des signatures impossibles à reconnaitre. Des gribouillis, des balbutiements, des empreintes…
Que pouvait trouver mon père dans ces signes qu’il découvrait sur les murs ?
L’impuissance d’êtres sans langage ? Le désespoir, la torture du silence ?
J’ignore quelle était la raison consciente de mon père à entreprendre ces œuvres. Je me souviens que les murs lui semblaient « éloquents » disait-il.
Aurait-il déchiffré, le temps d’un instant, ces messages anonymes et sauvages ?
Le mystère autour de cette série, me fait penser à l’impossibilité de parler, de dire … d’être…
Qui sont ceux qui ont laissé ces messages écrits sur les murs?
Des êtres qui ne savent peut-être pas prononcer un seul mot, entourés d'une indifférence écrasante ?
Mon père a t-il senti que chaque homme est condamné à vivre et mourir en lui-même, comme en prison, sans pouvoir formuler, et peut-être, sans même entendre ses propres secrets ?
Le mur nº 8 · Tempera. 29cm x 22cm · 1993
Le mur nº 7 · Acrylique. 15cm x 21 cm · 1993.
Siesta · Tempera. 46cm x 70cm · 1993.
Le mur nº 8 · Tempera. 29cm x 22cm · 1993